Dès l’arrivée du ministre, l’atmosphère était empreinte de solennité et d’enthousiasme. Urbain Amègbédji, Directeur Général de l’AnpE, a donné le ton avec une déclaration empreinte de fierté : « Nous sommes heureux de recevoir le ministre et sa délégation dans nos locaux. C’est une occasion unique de montrer ce que nous sommes, ce que nous faisons et ce que nous ambitionnons de devenir. »
Dans une présentation aussi claire que percutante, il a déroulé le portrait d’une agence en mouvement : ses antennes départementales et unités locales déployées dans les communes, ses services d’accompagnement, ses partenariats tissés avec des acteurs comme l’ADET, la Banque mondiale ou la GIZ, et surtout ses résultats tangibles. Des milliers de jeunes ont été orientés, formés ou insérés professionnellement grâce à l’AnpE. Des chiffres qui impressionnent, mais qui ne masquent pas une réalité plus sombre.
Car derrière ces avancées, le DG n’a pas éludé les défis. « Le chômage reste un obstacle colossal », a-t-il martelé, pointant du doigt des ressources – humaines et financières – cruellement limitées face à une demande exponentielle. Chaque jour, des cohortes de jeunes toquent à la porte de l’AnpE, en quête d’un avenir. Mais l’Agence, malgré son dynamisme, ploie sous le poids de cette pression démographique. Un cri d’alarme qui n’a pas laissé le ministre indifférent.
L’un des moments forts de cette visite a été l’analyse lucide d’Urbain Amègbédji sur un paradoxe criant du marché de l’emploi béninois. « L’emploi existe, mais les candidats n’ont souvent pas les compétences requises », a-t-il révélé. Conséquence directe : à peine la moitié des postes techniques trouvent preneurs. Ce décalage entre offre et demande met en lumière un problème structurel bien connu des économistes : l’inadéquation des formations aux besoins du marché. Pour le DG, la mission de l’AnpE ne se limite pas à jouer les intermédiaires ; elle doit aussi préparer les jeunes à saisir les opportunités existantes. Une équation complexe, qui appelle des solutions audacieuses.
C’est dans cette optique qu’il a dévoilé une réforme majeure : la création imminente d’un Guichet unique pour l’emploi. « Nous sommes à une étape très avancée », a-t-il assuré, précisant que les textes juridiques sont en cours d’adoption pour une mise en œuvre rapide. Ce projet, s’il aboutit, pourrait révolutionner l’accès aux services de l’AnpE, en simplifiant les démarches pour les usagers et en optimisant son efficacité. Une lueur d’espoir dans un paysage économique où chaque innovation compte.